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EDITO Juin 2007

Salut à tous !

Ce matin-là, je rentrais de concert. Pendant que le paysage défilait, je repensais à la conversation que j'avais eue à la sortie de scène avec quelqu'un du public. Il s'interrogeait sur le bien fondé d'utiliser toutes ces machines sur scène. Selon lui : « Elles font perdre au public la notion de qui fait quoi, et de fait génère une suspicion sur l'authenticité du jeu de l'artiste sur scène ».

Il est vrai qu'à une époque où la musique se réchauffe en 5 secondes avec un bon sampleur, on est en droit de se demander "qui fait quoi". Mais pas de panique ! en tant que guitariste, j'utilise surtout mes instruments à cordes en jeu direct avec un son travaillé, travail qui donne au corps de ce son une vrai matière sonore.

Le public découvrira, s'il s'y intéresse, que les machines sont divisées en deux grandes familles : celles qui traitent le son et celles qui reproduisent les notes. Il ne faut pas confondre un processeur d'effets ou un générateur à synthèse avec un arpégiateur, un séquenceur midi ou encore un lecteur enregistreur de boucles audio (sampleur ou loop station). Les premiers participent de la création du son, le modélisent, l'enrichissent, le spatialisent, etc…, les seconds jouent ou lisent les sons sur un tempo ou un temps donné.

Les outils mis à disposition des musiciens sont aujourd'hui très puissants et les techniques autrefois réservées au studio sont largement utilisées sur scène. Bien sûr on peut toujours choisir un style musical où, en bon puriste, on n'accorde aucune entorse à son jeu et aux sons qui vont avec. Mais, je partage avec d'autres cette idée que la musique est un voyage qui ne s'arrête pas. Le sentiment d'avancer, d'aller plus loin, d'expérimenter, m'est vital. S'aventurer c'est vivre et la découverte est un réel bonheur. Les territoires immenses qu'offrent les nouvelles technologies sont autant d'espaces à conquérir pour son propre univers artistique.

Si un grand nombre de musiciens n'utilisent que 30 % du potentiel des machines en sélectionnant seulement les réglages d'usine, les plus créatifs créent leurs propres réglages et prouvent par ce travail, que les machines ne sont que ce qu'elles sont : des outils !

Au fil du travail le corps du musicien s'est prolongé dans l'instrument qui, lui-même aujourd'hui, se prolonge dans des composants électroniques et ainsi nous offre de superbes sons qui, tour à tour, viennent enrichir notre patrimoine culturel.

J'ai connu le temps où certains croyaient qu'il suffisait de brancher une guitare électrique pour qu'elle joue toute seule ! Si aujourd'hui les guitares seraient peut-être effectivement capables de le faire, il n'en reste pas moins que les vrais musiciens savent quel est le travail nécessaire pour sortir une musique de qualité avec un instrument, et même avec toute une armada de matos !

Il est vrai que les machines peuvent être totalement indigestes et même prendre le pouvoir, les témoignages musicaux ne manquent pas, certes ! Mais nous autres, amoureux des cordes avec ou sans jack, les machines ne nous tournent pas la tête. Une boucle en direct n'est qu'un jeu de miroir, un long écho de montagne et les séquences ne sont que des nappes sur lesquelles on vous sert le repas.

 

A bientôt ici, chez vous, chez nous, en concert, ou comme dab au hasard de l'enfer !

Luc Arténo